En Suisse, chaque année, environ 100 personnes décèdent faute d’organes disponibles et 480 autres sont actuellement en attente d’une transplantation. Des chiffres qu’entend «corriger» un comité d’initiativequi fait campagne pour que les citoyens soient, sauf avis contraire, donneurs par défaut. C’est le «consentement présumé».
Comment ça fonctionne aujourd’hui ?
Qui ne dit mot consent. Cependant, en matière de dons d’organes, l’adage ne s’applique pas. Ou du moins, pas encore. Si la question du «consentement présumé» a d’ores et déjà fait débat au Parlement – notamment en 2012 (Laurent Favre, PLR/NE) – l’idée peine à fédérer sous la coupole.
Selon la législation actuelle, une personne doit avoir manifesté sa volonté de donner ses organes à sa mort. C’est le consentement explicite. Si rien n’a été entrepris de la part du potentiel donneur, la décision revient aux proches.
«Dans la plupart des cas, les familles ignorent ce qu’aurait voulu le défunt et face à ce choix difficile et souvent pesant, elles refusent le prélèvement d’organes », assure Mélanie Nicollier, coordinatrice de l’initiative «Pour sauver des vies en favorisant le don d’organes». Et pour y remédier, le comité préfère lorgner du côté des citoyens que d'attendre une action à Berne. «Ce changement de loi reflète un aspect hautement émotionnel, raison pour laquelle nous sollicitons la voix du peuple pour se prononcer».