Cette feuille de route comprend 26 mesures, issues des propositions du comité de pilotage placé sous la présidence du Pr Patrick Yeni. Ces mesures visent plusieurs objectifs à l'horizon 2030, dont les principaux sont l'absence de nouvelles infections à VIH et l'élimination des épidémies d’IST.
Un premier train de mesures est concentré sur la communication et la formation dans le domaine de la santé sexuelle, symbolisé par la production d'un plaidoyer interministériel pour promouvoir l'éducation à la sexualité. Des campagnes spécifiques de dépistage du VIH et des IST et des hépatites à destination des populations clés seront organisées en France par les ARS, avec un cahier des charges national précisant leurs objectifs.
Protocole de coopération
Une autre partie de la stratégie vise à améliorer l'offre générale en santé sexuelle avec notamment la mise en œuvre d'un protocole national de coopération entre professionnels, par exemple dans les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et les centres de planification familiale.
La stratégie comprend également la transformation de la consultation longue « IST/contraception » en une consultation longue plus globale dédiées à la « santé sexuelle » au bénéfice des jeunes filles et garçons. À cet effet, la Haute Autorité de santé sera saisie en vue de produire un référentiel concernant la santé sexuelle à destination des médecins de premier recours.
Santé sexuelle des mineurs : la question de la confidentialité
Le comité de pilotage a identifié plusieurs blocages entravant la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes. Sur la base de leurs préconisations, Agnès Buzyn a annoncé la levée de l'obligation d'accompagnement du mineur par une personne majeure pour une consultation concernant la prévention des IST. Plusieurs mesures visent en outre à garantir l'accès aux méthodes d'IVG, tout en renforçant la confidentialité par la suppression de toute référence dans les relevés de l'assurance maladie, et l'inscription de l'IVG sur la liste des actes pour lesquels l'ayant droit, majeur ou mineur, bénéficie du secret des dépenses.